
JUSTINES
Séparations conjugales, litiges avec les bailleurs, conflits du travail, endettement : de nombreux individus sont confrontés au droit et à l’institution judiciaire. Mais quel contraste entre ce traitement judiciaire du tout-venant, tantôt trop lent (tribunaux engorgés) tantôt expéditif (quelques minutes d’audience voire plus d’audience du tout), et les affaires médiatisées qui impliquent des « puissants ». Cet écart entre la justice de masse et celle qui semble réservée à quelques-uns est frappant et justifie ce programme de recherche pluridisciplinaire, qui analyse les différentes formes d’inégalités face à la justice, afin de mieux les connaître et de les combattre.
Pour nous rencontrer
Voir tous les évènementsAffaires d’homosexualité en contexte musulman - séminaire JustineS
Nous accueillerons Baudouin DUPRET et Marième N’DIAYE (CNRS, LAM) pour une intervention intitulée "La quête de fondements juridiques dans des affaires d’homosexualité en contexte musulman : Sénégal, Egypte, Indonésie, Liban".
Le genre des professions juridiques - séminaire JustineS
Isabel Boni Le Goff (Université Paris 8, CRESSPA-CSU) présentera ses recherches personnelles et collectives sur le thème "Le genre des professions juridiques : des trajectoires professionnelles aux violences au travail".
Le racisme en procès - séminaire JustineS
Cette séance sera consacrée à l'intervention de Cécile Rodrigues (CERAPS), intitulée Le racisme en procès (au sujet de l’enquête menée avec Abdellalli Hajjat et Narguesse Keyhani).
Comment les juges jugent ? - séminaire JustineS
La deuxième séance 2020-2021 de notre séminaire se tiendra en visioconférence et aura pour thème "Comment les juges jugent ?".
Droit, justice et parentés LGBTQ - séminaire JustineS
La première séance du séminaire pour l'année 2020-2021 aura lieu en visioconférence et portera sur le thème "Droit, justice et parentés LGBTQ".
Séminaire JUSTINES 2020-2021
Le séminaire Justice et Inégalités au prisme des Sciences Sociales reprend pour l'année 2020-2021.
Carnet de recherche
Voir tous les carnets de rechercheRADIO : retour sur la réforme du divorce de 1975
Pensions alimentaires et fiscalité : réponse à une élue
Le genre du capital - Annexe Méthodologique
Crise sanitaire : le droit rattrape la famille
PODCAST: "Le patrimoine, enjeu capital"
Justice familiale : tribunaux à l'arrêt, inégalités aggravées
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Pour nous lire
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Séparations : les mères ne veulent plus mendier leur pension alimentaire
Les travaux de trois membres de l'équipe JustineS éclairent la réforme des pensions alimentaires intervenue le 1er janvier 2021 et analysée dans cet article d'Alternatives Economiques écrit par Gaétane Poissonnier.
Extrait : « L’intermédiation à la française n’émancipe pas les femmes du rapport de force avec l’ex-conjoint, abonde Emilie Biland-Curinier. On continue de faire peser le fardeau et la charge mentale de l’argent sur les mères. » Une analyse que confirment Céline Bessière et Sibylle Gollac, sociologues et autrices du Genre du capital (La découverte, 2020).
https://www.alternatives-economiques.fr/separations-meres-ne-veulent-plus-mendier-pension-alimentaire/00095237
La classe, le genre, le territoire : les inégalités procédurales dans la justice familiale
Cinq membres de l'équipe JustineS publient un article dans la revue Droit et Société (2020, n°109, p. 547-566) qui constitue la première exploitation de la base de données judiciaires constituée par l'équipe depuis 2015.
Résumé de l'article : Au moins un couple sur deux se sépare et le traitement judiciaire de ces séparations ne cesse de se diversifier. Analyser les inégalités face à ces procédures est essentiel pour questionner tant l’égalité de traitement dans les services publics que la différenciation des trajectoires sociales à l’issue de ces transitions familiales. Cet article mobilise une base inédite de 4 000 dossiers judiciaires en matière familiale, constituée dans sept tribunaux de grande instance, pour examiner les interdépendances entre les inégalités de classe, de genre et de territoire, au regard des délais de jugement, de la représentation par avocat·e et du recours à l’expertise. Les expériences de la justice familiale des hommes et des femmes qui se séparent sur le territoire français métropolitain varient significativement, tant en fonction de leurs propriétés sociales que de l’organisation des différents tribunaux et des marchés locaux du conseil juridique.
https://www.cairn.info/revue-droit-et-societe-2020-3-page-547.htm?contenu=resume
Réforme des pensions alimentaires: quelles nouveautés et quelles limites
Céline Bessière et Emilie Biland analysent la réforme des pensions alimentaires intervenue le 1er janvier 2021 dans un article du magazine Challenges signé par Léa Lejeune.
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Les avocates en droit de la famille et leurs clients. Variations sociales dans la normalisation de la vie privée.
Céline Bessière, Muriel Mille et Gabrielle Schütz, « Les avocates en droit de la famille et leurs clients. Variations sociales dans la normalisation de la vie privée », Sociologie du travail, Septembre 2020, vol. 62, n° 3 https://doi-org.inshs.bib.cnrs.fr/10.4000/sdt.33401
Dans leur ouvrage de référence paru en 1995, Divorce Lawyers and Their Clients, Austin Sarat et William Felstiner ont mis l’accent sur le travail de normalisation juridique réalisé par les avocats en droit de la famille sur la vie privée de leur clientèle. Cet article enrichit cette analyse aveugle au genre et à la classe, à partir d’une enquête collective menée dans une cinquantaine de cabinets de conseil en droit de la famille, dans la région parisienne et l’ouest de la France, entre 2013 et 2016. En fonction de leurs propriétés sociales, les clientes et clients n’ont pas affaire aux mêmes cabinets, ni aux mêmes avocates et avocats, et y reçoivent un conseil plus ou moins approfondi et personnalisé, différencié selon les problèmes juridiques rencontrés. La normalisation juridique est le résultat d’une coproduction entre ces professions libérales du droit et leur clientèle, qui dépend de la confiance qui s’établit entre elles, mais aussi de la capacité de négociation ou de résistance de la clientèle face à son conseil. Dans ce processus, les avocates et avocats sont confrontés à un entrelacs de questions juridiques et morales. Nous montrons ainsi que la normalisation juridique s’accompagne souvent d’une normalisation morale et qu’elle prend des formes très différentes selon la proximité ou la distance sociale entre les avocat·es et leurs client·es. Cette proximité ou distance sociale est appréhendée principalement à l’intersection de rapports sociaux de classe, de genre et d’âge.
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Retour sur la réforme du divorce de 1975
Au micro de Nicolas Teillard (France Info) et au lendemain du décès de l'ancien président Valéry Giscard d'Estaing, Emilie Biland revient sur une des lois emblématiques de son septennat, la réforme du divorce par consentement mutuel, en 1975. Dans quelles conditions politiques et sociales cette réforme a-t-elle eu lieu ? Avec quelles conséquences sur les femmes et les hommes jusqu'à aujourd'hui ?

Une clientèle envahissante ? Les temporalités des avocat·es en droit de la famille
Marion Flécher, Muriel Mille, Hélène Oehmichen et Gabrielle Schütz, « Une clientèle envahissante ? Les temporalités des avocat·es en droit de la famille », La nouvelle revue du travail [En ligne], 17 | 2020, mis en ligne le 01 novembre 2020
À partir d’une enquête collective menée dans les cabinets de plusieurs juridictions, cet article étudie le rapport au temps et au travail d’avocat·es en droit de la famille. Nuançant les travaux montrant des avocat·es qui maîtrisent l’interaction avec les client·es, il analyse comment des professionnel·les peuvent se sentir envahi·es. Les avocat·es déclarent d’autant plus être débordé·es que la norme de disponibilité permanente reste très ancrée, même si elle est mise à mal par la féminisation de la profession. La gestion de leur relation avec la clientèle correspond ainsi à différentes logiques d’articulation des temps sociaux, à l’intersection des rapports de genre, des configurations familiales dans lesquels ils et elles sont pris et de leur position dans la carrière. Enfin selon leur place dans le marché du conseil, la composition de leur clientèle ou la taille de leur cabinet, les avocat·es n’ont pas les mêmes ressources pour face à cet envahissement. Les inégalités de genre, de situation professionnelle et de territoire sont alors déterminantes. Cet article prend place dans un numéro de la revue "Travailler dans le droit" coordonné par Gaëtan Flocco et Laurent Willemez
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